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livre ouvert

Contes pour Enfants

Le Renard et le Coq
Paulette la Poulette
Cruchon Cruchette
Quand les poules auront des dents
La Tarte aux Pommes

Le Renard et le Coq

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C’est le petit matin. Il fait encore noir. A l’est, une bande plus claire pointe le bout de son nez. Le jour va bientôt se lever et Chanteclerc, le coq, va bientôt chanter. Il se dresse sur ses ergots, lisse ses plumes, relève la tête et chante le plus beau des cocoricos. COCORICO ! De quoi réveiller tout le pays !


Mais, il y a quelqu’un qui passe, pas très loin, et qui revient d’ une nuit de chasse sous une pluie battante, trempé comme une soupe, la pelisse rousse en bataille. C’ est le renard rusé, ventre affamé, qui entend le coq chanter. Ventre affamé n’ a pas d’oreille ? Ce n’ est pas toujours vrai !

– Hmmmmm ! L’ eau lui vient à la bouche. J’ en ferais bien mon petit déjeuner …
Le renard entre dans la cour de la ferme, sans crier gare, à pas feutrés. Il s’ arrête à bonne distance du coq et dit :
– Bonjour le coq, comme tu chantes bien !
Le coq se gonfle d’ orgueil; lui qui aime tant épater la galerie, il savoure ces
compliments.
– Bien sûr que je chante bien. Je suis le meilleur coq de la région, tout le monde vous le dira.
– Je ne vais pas dire le contraire, mais enfin… j’ ai connu un coq qui chantait
mieux que toi !
– Hein? Un coq qui chantait mieux que moi ? C ‘était qui ?
– Ben, c’était ton père.
– Mon père ! c’est lui qui m’a tout appris.
– Té té té, pas tout. Lui, pour chanter, il fermait les yeux.
– Oh ben, si il n’ y a que ça !
Pour épater la galerie, Chanteclerc se dresse sur ses ergots, gonfle ses plumes, ferme les yeux et commence à pousser un joli COCORI …Paf ! Le renard l’ attrape, le saisit dans sa gueule et part avec le coq, emprisonné mais vivant.
A ce moment, le fermier met le nez dehors. Il voit le renard emporter son brave Chanteclerc.
– Haro Haro ! Au voleur !


Les vilains , fourches à la main accourent de toutes parts. Le renard, le coq coincé dans la gueule, a du mal à distancer ses poursuivants.
Chanteclerc, ballotté, bringuebalé, trouve tout de même la force de parler :
– Sire renard, dis donc aux paysans de ne pas se mêler de cette affaire là !
Alors maître renard se retourne , ouvre la gueule et d’ une voix claire annonce :
– Ne vous mêlez pas de cette histoire là ! Bande de vilains, j’ emporte votre coq et c’est moi qui vais le manger. Et c’ est ainsi que le trompeur fut trompé !


Alors que le renard parlait, le coq en a profité pour s ‘ échapper, et se percher sur la plus haute branche d’un pommier. Du haut de son perchoir, les plumes en bataille, il regarde le renard, dépité, et lui dit :
– Merci, triste sire, aujourd’hui tu m’ as appris une chose; c’est que je dois
toujours garder un œil ouvert … et moi, je t’en ai appris une autre, c’est que
parfois il vaut mieux savoir se taire. Et le renard a détalé ventre à terre.
Si la parole est d’ argent … le silence est d’or !
Et cric et crac… patatric … Les expressions : trempé comme une soupe, sans crier gare, épater la galerie, sont expliquées dans le document sur le moyen âge.


Expressions du Moyen Age : Oyez ! Oyez!


Au début du Moyen Age, (longue période de l’ histoire qui dura près de 1000 ans) le petit animal roux que nous connaissons tous s’ appelait goupil.
Vers 1180 sont apparus des récits qui racontaient les aventures d’un certain RENARD, goupil rusé.
Le succès du roman de RENARD fut immense. On s’ amusait de ses méchants tours.
La popularité du personnage fut telle que tous les goupils furent appelés
renard, mot écrit avec un d de nos jours : renard (un peu comme si tous les canards s’ appelaient maintenant Donald).
Dans l’ histoire que vous venez de lire, pour une fois, le renard ne fut pas très rusé !!! le trompeur trompé ! Dans cette histoire vous avez lu l’expression : être trempé comme une soupe : bizarre, non ?


Au moyen âge , la soupe ( avec deux p ) était le pain que l’ on trempait dans un bouillon, pour en faire son repas : voilà pourquoi on dit trempé comme une soupe et qu’ on dit aussi manger sa soupe. Voici l’ expression sans crier gare qui signifie faire quelque chose sans prévenir, sans alerter.
Explication :
Les villes au moyen âge étaient souvent très sales.
Les ordures étaient jetées par les fenêtres et se retrouvaient au milieu de la chaussée. Ces déchets favorisaient la propagation d’ épidémies (la peste, la coqueluche …)
A partir de 1372, il fut obligé de crier 3 fois « gare à l’ eau » avant de jeter ses déchets par la fenêtre dans les rues. Le ruisseau central était jonché d’ ordures qui étaient lavées lors de fortes pluies. Les passants, surtout les plus fortunés, marchaient avec beaucoup de précaution sur les
côtés de la rue situés plus en hauteur … d’où l’ expression tenir le haut du pavé.
Les boutiques des commerces possédaient des enseignes pour informer les passants.
Ici, la boutique d’un cordonnier qui fabriquait des chaussures.
Au 12ème et 13ème siècle, le cuir de Cordoue, ville espagnole, était très réputé. Les artisans qui travaillaient ce cuir pour en faire des chaussures s’ appelaient alors des cordouaniers .
Avec le temps , ce nom s’ est déformé pour devenir cordonnier.
…………………….


Le loup fut un animal très souvent raconté lors des veillées , à la lueur des cheminées.
Cet animal lors des déplacements en meute a pour habitude d’aller à la queue leu leu.
A la queue leu leu ? Mais pourquoi cette expression ?
Au moyen âge, le loup s’ appelait leu. Les loups se déplaçaient les uns derrière les autres, donc chaque loup derrière la queue de celui qui le précédait.
A la queue leu leu est un raccourci de « à la queue (du ) leu ( le ) leu » : à la queue du loup le loup.
Voilou ! On dit d’ une personne qui cherche à impressionner son entourage …qu’ elle veut « épater la galerie ».
Cette expression vient encore du moyen âge où le jeu de paume, ancêtre du tennis, était très pratiqué. Cette salle de jeu (le tripot) était bordée d’une galerie où les spectateurs, impressionnés par l’ habileté des joueurs, pouvaient s’ extasier devant leurs pirouettes, jeu de paume car, à l’ origine, la balle était renvoyée à la main.


Seuls les plus riches possédaient une raquette, pas les paysans, les vilains : jeu de mains, jeu de vilains!

 

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Paulette la poulette 

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Paulette, la poulette qui ne pondait pas d’ œuf,
Paulette vivait dans la basse cour au milieu de ses sœurs, toutes des poulettes vaillantes.
Hélas, Paulette était la seule à ne pas pondre d’ œuf.
Alors, Gaspard le fermier commençait à perdre patience. Et, un jour, l’œil noir et menaçant il s’approcha de Paulette et lui déclara,
Paulette, si demain tu n’as pas pondu d’œuf, alors couic, tu passeras à la casserole et nous ferons de toi un bon repas. Je ne peux pas continuer de nourrir une poule qui ne pond pas,
La pauvre Paulette en eut la chair de poule, effrayée elle se força: elle se dressa sur ses ergots ,
gonfla ses plumes et ses ailes , poussa , poussa et prout , juste un petit prout sonore , c’ est tout !
Elle se rendit dans le jardin ,gratta le sol et déterra une belle et grosse pomme de terre. Elle la glissa
sous son croupion et commença à couver. Toute la nuit , elle attend désespérée en se disant : ça y est
demain je vais y passer !
Le lendemain, un couteau à la main Gaspard pénétra dans le poulailler. Voyons ce que tu caches
sous tes plumes. Il glissa sa main sous le croupion …
‘-« Hein , quoi, je rêve . Paulette pond des pommes de terre, Mais à quoi bon, j’ en ai plein mon
champ !!! Paulette, si tu n’ as pondu d’ oeuf demain matin , couic , tu seras mise à la casserole »
La pauvre Paulette en eut la chair de poule, effrayée elle se dressa sur ses ergots, gonfla ses ailes et
ses plumes, poussa , poussa et prout , juste un petit prout sonore , c’est tout !
Désespérée, elle se rendit dans le jardin du voisin , gratta le sol et déterra un navet. Elle le posa sous
son croupion et commença à couver.
Le lendemain matin, armé de 3 gros couteaux, Gaspard pénétra dans le poulailler. Voyons ce que tu
caches sous tes plumes.
-« Hein, quoi, je rêve, Paulette pond des navets . Mais à quoi bon , mon voisin en a un plein
champ qu’ il m’ échange avec mes pommes de terre. Paulette, si tu n’ as pondu d’ oeuf
demain matin , couic , tu seras mise à la casserole ».
Totalement désespérée, Paulette ne savait plus quoi faire. Elle déambulait dans la basse cour
grattant , picorant comme toutes les bonnes poules. Elle se força une dernière fois . Elle se dressa sur ses ergots , gonfla ses ailes et se plumes, poussa, poussa et … prout, juste un petit prout sonore, c’est tout!
Elle picora encore, erra dans le poulailler comme une désespérée et trouva un objet brillant inconnu pour elle, quelque chose de rond et de brillant et le glissa sous ses plumes.
Elle attendit le lendemain et Gaspard armé d’ une énorme hache pénétra dans le poulailler, glissa ses mains sous les plumes de Paulette et là ….« Oh miracle ! Paulette, l’ adorable petite Paulette, a pondu la bague que mémé avait perdue le mois dernier. C’ est bien la bague, toute en or avec son rubis. Oh adorable Paulette, tu as retrouvé la bague de grand mère. Pour te remercier tu auras désormais double ration de grains.


Paulette, la bonne grosse poulette vécut ainsi très heureuse grattant et picorant comme toutes les poules… et d’ ailleurs de loin, on la reconnaît sans difficulté.
« Tiens , voilà Paulette , la grassouillette. »
Mais Paulette est toujours très très sérieuse et consciencieuse et tous les matins , elle se dresse sur ses ergots, gonfle ses plumes et pousse, pousse mais … juste un gros prout sonore, c’est tout !!!
Et cric et crac … patatric …

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Cruchon Cruchette 

Encore un conte de randonnée avec sa structure répétitive.
Une variante de la moufle et du bonnet rouge

Le cheval galope, la charrette cahote, la cruche ballotte et soudain sur une méchante ornière la cruche est éjectée de la charrette, roule roule jusque dans un champ. Ouf! Même pas cassée.
Passe en trottinant une souris.
-Oh ! Cruchon cruchette, la jolie maisonnette. Qui peut bien y habiter?
Personne ne répond. La souris pousse alors son museau dans la cruche: elle ne voit rien.
– Je vais y habiter moi-même.
Et la voilà qui s’ installe.


Passe en sautant une grenouille.
-Oh ! Cruchon cruchette, la jolie maisonnette. Qui peut bien y habiter?
– Moi, la souris grise! Et toi qui es-tu?
– Je suis la grenouille qui se mouille …
– Eh bien, entre; on va vivre ensemble, dit la souris.
El la grenouille entre dans la cruche pour vivre avec la souris.


Passe en courant un lièvre.
-Oh! Cruchon cruchette, la jolie maisonnette. Qui peut bien y habiter?
– Moi, la grenouille qui se mouille, avec la souris grise. Et toi, qui es-tu?
– Je suis le lièvre aussi rapide que le vent. Je peux entrer?
– Tu peux entrer et tu peux rester. Il y a de la place!


Les voilà tous les trois dans la cruche quand…
Passe en furetant un renard.
-Oh ! Cruchon cruchette, la jolie maisonnette. Qui peut bien y habiter?
-Moi, coasse la grenouille. Il y a aussi la souris grise et le lièvre rapide comme le vent. Et toi, qui es-tu ?
– Je suis le renard à la queue touffue.
– Eh bien, viens avec nous reprit la grenouille.
– Entendu! Dit le renard.
Et les voilà quatre dans la cruche.


Passe le loup méfiant la queue basse.
-Oh! Cruchon cruchette, la jolie maisonnette. Qui peut bien y habiter?
– Moi, dit le renard, avec le lièvre rapide comme le vent, la souris grise et la grenouille qui se mouille. Et toi, qui es-tu?
– Je suis le loup gris du taillis
– Viens avec nous!
– Bien dit le loup.
Et les voilà cinq dans la cruche. Ils vivaient tous en paix quand…
Passe l’ ours poilu.
-Oh ! Cruchon cruchette, la jolie maisonnette. Qui peut bien y habiter?
– Nous sommes toute une bande, cria la souris de sa voix pointue. Il y a le renard à la queue touffue, la grenouille qui se mouille, le loup gris du taillis, le lièvre aussi rapide que le vent et moi, la petite souris grise. Mais toi, qui es-tu? Je suis l’ ours velu.
– Viens avec nous!
– NON, je suis bien trop gros, répondit l’ ours.
Et ce lourdaud, s ‘asseyant sur la cruche … crac …crac …crac … la mit … en mille morceaux.
Et tous les habitants se sont sauvés pensant que le ciel leur tombait sur la tête.
Ainsi se termine l’histoire tristounette de Cruchon cruchette la pauvre maisonnette réduite en miettes.
Et cric et crac patatric …

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Quand les poules auront des dents 

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Dis, s’ il te plaît, tu me prêtes ton vélo ? C’ est Justine qui supplie son grand frère, – Mon vélo, te le prêter ? Le grand frère fait mine de réfléchir. Il est taquin, il aime bien faire enrager sa petite sœur , comme tous les frères . – Mon vélo , je te le prêterai quand les poules auront des dents. Quand les poules auront des dents ! Quand les poules auront des dents ? Quand les poules auront des dents !!! s ‘est répété Justine. Mais quand les poules auront des dents, elles auront de quoi se défendre. Elles pourront gambader dans les bois ,dans les prés sans se soucier du renard qui n’ osera plus les approcher … sous peine à son tour de se faire croquer ! Quand les poules auront des dents, elles grogneront pour empêcher le fermier de prendre leurs œufs. Alors , elles auront plein d’ œufs à couver , des poussins très nombreux. Les poussins en grandissant deviendront à leur tour eux aussi des poules avec des dents qui pondront des œufs. Il y aura des poules partout. Dans les champs, dans les prés , dans les bois , dans les montagnes , au bord de la mer, dans les villes… partout !! des poules à perte de vue, des poussins aux dents pointues. Quand les poules auront des dents les hommes n’ auront plus un seul œuf à manger de peur de se faire croquer les doigts. Et sans œufs ,les mamans , les taties , les mamies ne feront plus de gâteaux, Et sans gâteaux , les fêtes ne seront plus les fêtes ! Plus de gâteaux d’ anniversaire. Plus de bûches de Noël. Plus de crêpes pour mardi gras. Plus de galettes des rois . Plus de fêtes quoi !!! Quand les poules auront des dents , les hommes seront tristes .Ah non je ne veux pas que les poules aient des dents . Alors Justine est retournée voir son grand frère et lui a dit : – Ton vélo, tu peux le garder . Et c’ est le grand frère qui fut bien étonné ! Et cric et crac patatric ...

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La tarte aux pommes

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Sophie avait aidé son papa à confectionner une tarte aux pommes. Cette tarte était légère , dorée , onctueuse, croustillante. Bref ! Rien qu’ à la regarder, l’ eau venait à la bouche . – « Dis papa, est – ce – que je peux en manger une part pour mon goûter ? » – « Naturellement Sophie , tu l ‘ as bien mérité! » Elle se coupa une belle part et sortit de chez elle. La rue. Le petit bois . Le petit ruisseau .Elle s ‘ assit . Et dans sa main , la tarte aux pommes encore chaude et son doux parfum… Ces bonnes odeurs arrivèrent jusqu’ au loup gris , qui les babines retroussées de gourmandise , sortit du bois. Alléché par l’ odeur il s’ approcha , s’ approcha ,s’ approcha à pas de loup. Il était tout près de Sophie, ouvrit la gueule et lui dit : – « Bon appétit! » – « Merci », répondit Sophie paisiblement . – « Mais dis- moi, tu manges quoi ? » – « De la tarte aux pommes . » – « Hmmmm ! Ça doit être bon » dit le loup en se pourléchant les babines. – « Veux – tu goûter une bouchée ? » – « Ce n’ est pas de refus ! » Et Sophie donna une grosse bouchée au loup. – « Quel régal, incroyable ! » Et là, il y eut un grand silence… – « Moi aussi j’ aimerais bien en manger tous les jours, soupira le loup. » – « Rien de plus facile. Tu veux la recette ? » – « Pourquoi pas » , dit le loup. – « Tu prends 500 grammes de farine. Tu la verses dans un saladier et tu fais un trou au milieu . » – « Un trou ? » – « Oui, un trou . Du sel, du beurre et tu mélanges. » – « Et la tarte est prête ? » – « Mais pas du tout! » Le loup gris poussa un long soupir. – « Tu rajoutes de l’ eau, tu mélanges , tu pétris. » – « Et la tarte est prête ? » – « Quel impatient ! Mais non. Je ne fais que de commencer. Tu roules la pâte. Tu l’ étales. Tu beurres le moule en métal. » – « Et la tarte est prête ? » – « Oh non pas si vite. » Le loup gris s’ impatientait. – « Ensuite tu recouvres la pâte de compote de pommes , puis ensuite ……… » Mais elle n’ eut pas le temps de finir .Le loup gris, à bout de patience, bondit sur Sophie en montrant les dents. Sophie s’ enfuit à toutes jambes abandonnant le reste de sa tarte aux pommes. Vite , elle regagna le village , la rue , sa maison. Sauvée !! Et voilà pourquoi les loups cherchent toujours à manger les petits des hommes… car ils n’ ont pas la patience de faire des tartes aux pommes.

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